Décoration marinenoeuds marins & matelotageBretagne, Moguériec

Le tragique destin du Sergent Robert Holt – Une « mouette tenant dans son bec un éclair » en baie de Moguériec…

« Pendant la guerre, y’a un avion anglais qui a été abattu au large de Brignogan. Un jour que Jean Quéméner et Yffic Mazé étaient partis au « Pense » sur la pointe à Beg Tanguy, ils étaient gamins encore, ils ont vu un corps sur les cailloux de Toul An Amann Rouzet, au niveau des Pladennou. C’était un des aviateurs qui était arrivé là. Ils ont dit à leurs parents qui ont dit aux Allemands. L’Anglais a été remonté jusque dans la maison de Félix Tanguy par la petite porte qu’on voit encore juste derrière. Il avait une balle au milieu du front. Les Allemands ont voulu donner le cuir de l’Anglais qui était tout neuf à Jean Quéméner et à Yffic Mazé, mais eux ils ont pas voulu. Traumatisés ils étaient… »

Constance Holt née Hayes et Robert Holt le jour de leur mariage…
Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

Le texte qui suit s’appuie sur le contenu du carnet rédigé quotidiennement par Robert Holt au cours des jours qui précédèrent sa mort. Je me suis permis d’en retravailler le style télégraphique pour y apporter des éléments d’explication et en permettre une lecture plus aisée. La famille de Robert Holt m’excusera pour cette liberté motivée simplement par le souci de rendre plus vibrant l’hommage sincère recherché. Que le petit fils de Constance né d’un remariage de sa grand-mère en 1944, soit vivement remercié pour les photos qu’il m’a adressées.

Chapitre 1 : une mouette tenant dans son bec un éclair…

25 Janvier 1942

« Aujourd’hui, je me suis levé à 3h45. Pas possible de dormir, les avions décollent toutes les deux minutes. Nous avons fait un vol de reconnaissance puis nous sommes revenus nous poser à Saint-Eval. Mon escadron, le 86ème de la Royal Air Force y est stationné depuis début Janvier. Les journées sont longues. Je pense à Connie, à notre petite maison de Blackpool où nous nous sommes installés après notre mariage. Ici en Cornouailles, tout est différent de mon cher Lancashire… J’ai reçu une lettre de Connie, comme tous les jours, elle ne m’oublie pas. J’ai rejoint les copains au campement, j’ai lu tout l’après-midi, j’ai mangé et j’ai écrit à ma chère Connie et à Ma ».

 

 

La base militaire de la Royal Air Force située à Saint-Eval en Cornouailles Britannique en 1942.

26 Janvier 1942

« Lever à 3h20. Vol de reconnaissance vers l’Ouest. J’ai été acheter du matériel pour commencer une maquette de mon avion, un Bristol Beaufort. Ça va m’aider à m’occuper la tête. C’est un putain de bel engin ! Avec ses 10 tonnes, il peut aller jusqu’à 420 km/h, monter à 5000 mètres d’altitude avec ses 2600 km d’autonomie, ses 4 mitrailleuses, sa torpille, et ses 5 gars à bord ! J’ai reçu une lettre de Connie. Derrière c’était écrit Constance Holt de Blackpool, j’ai pleuré.  J’ai écrit à Connie. J’ai dormi dans le Bunker 30, ça n’arrête pas de changer, jamais deux nuits au même endroit ».

L’avion de Robert Holt était un Beaufort Mk. On en voit un modèle identique sur cette photo. Robert Holt, comme opérateur radio et mitrailleur y prenait place dans le nez vitré.
Cette photo prise par Robert Holt est la propriété des descendants de Constance Holt.

L’écrin de briques rouges de Constance et de Robert Holt au 49 Beverley Grove à Blackpool… 

27 Janvier 1942

« Lever à 8h10. Aujourd’hui je me suis fait propre : coupe de cheveux et bain. Je suis allé chercher du matériel à Treyarnon que j’ai livré ensuite avant de revenir au camp à 18h30. J’ai écrit à Connie, j’ai travaillé sur ma maquette et je me suis couché à 22h30 dans le Bunker 30 ».

Robert Holt à gauche.
Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

Lettre de Robert à Connie… Ces lettres sont la propriété des descendants de Constance Holt.

« Love in exile », le film qu’évoque Robert dans l’une de ses dernières lettres à Connie… 

28 Janvier 1942

« Aujourd’hui, lever à 9h30. Marre de s’ennuyer, on a fait du sport avec les copains, puis on a sorti les lits pour faire la sieste au soleil. Dave a pris des photos de nous en uniforme pour envoyer à nos familles. On a bien rigolé, il y avait Medhi, Arthur Léonard, Joseph, Robert Stewart Abbey… Tous des gars de 20 ans. Avec mes 30 piges, je suis presque bon pour la retraite. Ici soit on meurt, soit on rentre chez soi. Et quand on n’est pas mort et  qu’on ne peut pas rentrer chez soi, il y a un entre-deux qui nous flanque la trouille. Parce qu’on ne sait pas si on sera encore là demain. On voit les avions décoller, mais on ne sait jamais s’ils vont revenir… On est suspendu à cette guerre. Il y a des bruits qui courent comme quoi les Allemands vont intensifier le trafic de marchandises en Manche au cours des prochains jours et que des opérations se préparent depuis Saint-Eval. Je n’aime pas ça. J’ai reçu une lettre de Connie. J’ai écrit à Connie. Je me suis couché à 23h59 ».

Robert Holt au deuxième rang, le deuxième en partant de la droite. Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

29 Janvier 1942

« Lever à 8h10. Formation sur Marconi D/F pour les opérateurs radio du Beaufort. En vol, entre le vide et moi, il n’y a qu’une feuille de verre qui me sépare des oiseaux…et des balles ennemies. C’est comme si je me tenais à ma mitrailleuse pour ne pas tomber. Je suis allé à Treyarnon. Je me suis fait propre. J’ai avancé ma maquette. J’ai reçu une lettre de Connie et de Ma. J’étais au lit à 00h10 ».

Extrait du carnet de Robert Holt. Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

30 Janvier 1942

« Lever à 8h30. J’ai travaillé sur ma maquette. Je me suis lavé, je me suis fait un shampoing, j’ai fait ma lessive. Pas de courrier aujourd’hui, je n’aime pas ces journées-là. J’ai écrit à Connie et à Ma. J’ai changé de Bunker aujourd’hui, direction le 23 pour la nuit. J’ai lu tard ».

Robert Holt, deuxième en partant de la droite. Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

31 Janvier 1942

« Lever à 9h30. Dave m’a filé un coup de main sur la maquette. J’ai reçu une lettre de Connie et de Ma. J’ai écrit à Connie. Je me suis endormi dans le Bunker 31 ».

Le Ring O’Bells à Wadebridge…aujourd’hui !

1er Février 1942

« Lever à 9h30. J’ai réparé mes bottes. Je suis allé à Treyarnon en voiture. J’aime la Baie de Treyarnon, le regard porte aussi loin qu’à Blackpool. J’ai pensé à Connie. Un jour quand la guerre sera finie, je l’amènerai ici. Un jour quand la guerre sera finie, nous aurons des enfants, une vraie famille dans notre petite maison. J’ai pleuré en y pensant. Quand la guerre sera finie… Oui mais quand ? J’ai passé un bon moment. J’ai lavé la voiture. Puis je suis allé au Ring o’bells à Wadebridge chercher Medhi et Arthur. Nous sommes rentrés au camp. Au lit à 00h10. J’ai passé une bonne nuit…si j’avais pu savoir que c’était la dernière… »

Les derniers mots de Robert Holt la veille de sa mort : « J’ai passé un bon moment… J’ai passé une bonne nuit… ». Extrait du carnet de Robert Holt. Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

2 Février 1942

« C’est la sirène de Saint Eval qui m’a tiré de ma rêverie à 16h53. Départ pour une opération de l’autre côté de la Manche. Je n’aime pas ça. Le moteur du Beaufort chauffe depuis un moment déjà et cramponné à ma mitrailleuse je sens dans tout mon être les 10 tonnes de métal froid qui s’arrachent à ma chère terre d’angleterre. Je n’ai alors plus rien qui me relie physiquement à Connie. Je regarde fixement la photo de notre mariage que j’ai glissé dans la carlingue pour ne pas voir les volutes de brumes qui se fracassent sur le cockpit. Dans mon casque, j’entends les conversations. Tout le monde est nerveux. Dans notre sillage, il y a deux autres Beaufort. Trois avions pour aller taper sur un pétrolier allemand qui est escorté par deux bateaux de pêche probablement armés et qui naviguent vers l’Ouest à 3 noeuds. Cela ne sent pas bon. On l’a déjà fait pourtant, mais aujourd’hui, je ne sais pas, ce n’est pas pareil. Medhi est aux commandes.  Deux heures que l’on vole, l’avion descend. J’aperçois le pétrolier à 4 miles devant nous. Connie… Il se dirige vers l’Ouest. Je vois la côte mais je ne sais pas où l’on est. Tout va très vite. Connie… Les trois Beaufort sont toujours en formation mais nous avons été repéré et les tirs allemands commencent à pleuvoir. Oh Connie… Nous n’irons pas ensemble à Treyarnon… L’un des deux autres Beaufort libère sa torpille et décroche. Ma  Connie… La photo jaunie de notre mariage tremble autant que je m’agite sur ma mitrailleuse. Co… Une satanée garce de balle allemande vient de fracasser mon bouclier de verre et c’est au milieu de mon front qu’elle a fini sa course ».

Robert et Constance… Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

« Mon Beaufort s’est écrasé en mer à 18 km au large de Brignogan. Medhi, mort. Arthur Léonard, mort. Joseph, mort. Robert Stewart Abbey, mort. Et moi, je suis triste à mourir de ne jamais te revoir. La violence du choc a brisé l’avant de l’appareil et a éjecté le bel aviateur que tu as aimé ».

Registre des Opérations – The National Archives – Secret Défense

5 Février 1942

« J’ai dérivé plusieurs jours, masse inanimée et imbibée d’eau salée, jusqu’en terre alliée et pourtant hostile. Les courants m’ont porté vers l’Est. Tout ce qui restait de moi s’est échoué au fond d’une petite anse, dans le creux d’un port de pêche, à Moguériec en Sibiril. Le jusant a fini par m’abandonner au milieu des cailloux, la mort a vomi mon corps de pantin à quelques mètres d’une dune sur laquelle couraient deux gamins. Ils n’avaient jamais vu un cadavre et j’ai lu dans les yeux de Jean et d’Yffic combien involontairement je les terrorisais. Ils ont couru chercher leurs parents qui ont couru chercher les Allemands ».

L’anse de Pors Misclic en Moguériec. Cette photo est la propriété de Jai Photographies.

« Les « mogueriekiz » sont venus me ramasser avec mille précautions traversés qu’ils étaient par mille sentiments d’émotion, de tristesse, de douleur, de colère, d’incompréhension… Les femmes ont pensé à ma femme. Les hommes ont pansé ce qu’ils ont pu de ma dépouille abimée pour me rendre présentable. Ils m’ont porté en cortège, silencieusement, comme si j’avais toujours été un des leurs, jusqu’à la maison de Félix Tanguy qui était la plus proche. Ils m’ont fait entrer par une petite porte à l’arrière et ils m’ont allongé sur la table. Les Allemands étaient euphoriques. Ils m’ont ôté ma veste de cuir toute neuve et ils l’ont exibée comme un trophée ridicule. Ils ont ensuite voulu la donner à Yffic et à Jean qui étaient restés dehors mais  les deux gamins ont détalés tout en refusant ce sordide cadeau. Si seulement j’avais su que j’avais réparé mes bottes pour qu’elles servent aux Allemands quelque heures plus tard ! C’est dans le cimetière de Sibiril que j’ai été porté en terre. L’Occupant n’y était pas favorable, mais l’Occupé a fait de moi ce jour-là un de ses fils mort à la guerre et tous les habitants de Sibiril sont venus se signer sur cet aviateur inconnu qui se battait pour eux ».

La tombe du Commonwealth de Robert Holt dans le cimetière de Sibiril

Mémorial de la Royal Air Force à Saint-Eval à l’issue de la guerre. Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

« Ma chère Connie, tu vas recevoir dans quelques jours un télégramme de la Royal Air Force qui t’apprendra que je suis porté disparu. Puis un second  qui me déclarera mort. Devant ces affirmations contradictoires et anéantie par le chagrin tu écriras en Mars à la Croix-Rouge Internationale qui te répondra avec embarras qu’elle ne sait pas trop ce que je suis devenu… Le 86 ème escadron te demandera de ne pas perdre espoir.  Mais n’en croit rien… en Octobre 1942, le Ministère de l’Air reconnaîtra son erreur et tu perdras pour toujours ton Amour chéri. Un beau matin, le facteur frappera à la porte de notre maison de brique rouge au 49 Beverley Grove à Blackpool et il te remettra une lettre de Buckingam Palace…le Roi Georges ! Si cela te permet de vivre moins douloureusement notre séparation, là où je me trouve, cela me console un peu. Quelques médailles viendront alors timidement tenter d’apaiser ton chagrin… »

Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

« Tu te trouveras un homme bien avec qui tu vivras la vie qu’on s’était promise. Sois heureuse comme je l’ai été hier à Treyarnon en pensant à ce que nous étions. Fais-nous un petit gars qui aura un petit gars qui s’apppelera Robert, comme un trait d’union entre nous, une ponctuation gravée dans la chair de ce gosse pour l’éternité. Tu as le temps pour toi, ce n’est qu’en 2007 que tu me rejoindras. Sur la carlingue de mon avion, le 86ème escadron avait dessiné « une mouette tenant dans son bec un éclair ». Je t’emmène avec moi toute blottie que tu seras dans le plumage de mes ailes, tu resteras cette petite lumière qui éclairera à jamais mon nouveau Bunker.

Ma Connie… »

Robert et Constance… Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.


Chapitre 2 : « Putain de guerre ! »

3 Février 1942

Premier télégramme reçu par Connie. Robert Holt est porté disparu…
Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

22 Mars 1943

Second télégramme reçu par Connie. Les informations émanant de l’armée allemande et relayée par la Croix-Rouge Internationale sont sans appel : le corps de Robert Holt a été retrouvé le 5 Février 1942… Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

26 Mars 1942

Anéantie par ces nouvelles contradictoires, Constance Holt écrit à la Croix-Rouge Internationale. La réponse est embarrassée, c’est la guerre et il est difficile de vérifier les renseignements… Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt. 

27 Mars 1942

Ne perdez pas espoir… Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

7 Octobre 1942

Robert Holt est bien mort, il est enterré au Cimetière de Sibiril (29)…
Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

Novembre 1942

Condoléances du Roi Georges… Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.


Chapitre 3 : un gilet de sauvetage pour l’éternité…

25 Octobre 1943

Jean Olivier habite Moguériec, à Kerivoas exactement. En 1943, il rejoint Old Dean Camp, le camp d’accueil et de transit de la France Libre situé dans le Comté de Surrey à l’Ouest de la grande banlieue de Londres. Il y rencontre par hasard des gars du 86 ème escadron et il se met à parler du pays, de la guerre, de Moguériec…et de l’aviateur anglais de Pors Misclic…

 » Damned ! Tu as connu Robert Holt ? »

 » Connu, connu, j’peux pas vraiment dire ça… J’étais juste là quand il est mort… »

« Oh my god, nous on était dans l’autre avion, l’avion qui a réussi à rentrer en Angleterre. Il faut que tu écrives à Connie, il faut qu’elle sache ce qui est arrivé à Bob… Va vite raconter tout ça à la Croix-Rouge Internationale, il sauront la retrouver ! »

Le 25 Mars 1943,  le facteur frappa à la porte de la petite maison de brique rouge au 49 Beverley Grove à Blackpool et remit à Connie la lettre de Jean, une lettre pleine de précaution, aménageant quelque peu la réalité pour ne pas anéantir davantage la pauvre Connie…

Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

Madame,

Je m’empresse de répondre à votre lettre, que j’ai reçue tardivement, pour vous faire un rapport sur la mort de Robert Holt que vous pourrez transmettre à Madame Holt avec mes condoléances et mes regrets de lui apporter de si mauvaises nouvelles.

Un après-midi, les marins-pêcheurs de mon village ont entendu le bruit d’un combat aérien et ils ont vu un avion en détresse à l’horizon. Soudain, l’avion a plongé et il est tombé dans la mer. Les marins-pêcheurs sont  descendus à la grève et ils ont ramené le corps d’un aviateur que la mer avait déposé. Après avoir tenté de le réanimer pour le ramener à la vie, ils ont pu constaté que son décès n’était pas lié à son séjour dans l’eau, mais à la violence du choc qui lui avait brisé les vertèbres. Quelques marins-pêcheurs ont dit qu’il était encore en vie mais quand je l’ai vu à 19h00, le médecin l’avait déjà déclaré mort.

Le jour suivant, ses obsèques catholiques furent célébrées et une ou deux personnes de chaque famille du village y assistait. Un détachement de 14 soldats allemands était également présent pour lui rendre les honneurs militaires et ils ne quittèrent le cimetière que lorsque le cercueil fut mis en terre.

Sa tombe se trouve au bourg de Sibiril près de Saint-Pol-de-Léon (Finistère).

Je termine cette lettre en vous demandant de transmettre à Madame Holt mes sentiments les meilleurs ainsi que mes condoléances les plus sincères. Si vous estimez que ce rapport n’est pas suffisamment détaillé, je reste à votre disposition pour répondre à d’autres questions.

Je vais maintenant conclure, je n’ai rien d’autre à ajouter si ce n’est que j’ai conservé chez moi en France un morceau du gilet de sauvetage (que votre mari portait) et que j’ai gardé en souvenir mais je peux m’arranger pour le faire parvenir à Madame Holt si elle le souhaite.

Je vous prie de recevoir l’assurance de mes sentiments les meilleurs,

Soldat Olivier, Jean
Mte. 56243
Section Instruction
Old Dean Camp
Camberley

Jean Olivier est décédé en 2001 mais Célestine se souvient :
« Un morceau de gilet de sauvetage, ça me dit quelque chose ça… Il y avait dans la grange, un sac en toile tout vert, un sac de la guerre avec des choses dedans, on l’a donné à un saisonnier qui s’intéressait, mais c’est loin tout ça… »

Perchée sur le toit de la grange, une mouette nous regardait « tenant dans son bec un éclair… »

Ad libertatem volamus
« Nous volons vers la liberté »


Epilogue : le précieux « Pensé » des Moguériekiz

8 Mai 2018

Jean et Yffic étaient partis au « Pensé » quand ils trouvèrent le corps de Robert Holt. Le « Pensé »…  Cette promenade matinale qui permettait de ramasser les trésors amenés par la mer au cours de la nuit, du bois bien souvent… Y’avait pas grand chose ici, tout était bon à prendre et quand le « Pensé » était conséquent, on fichait dessus une pierre qui semblait dire « pas touche, je reviens le chercher plus tard ! ». Le « Pensé » c’était sacré, on en prenait grand soin, personne n’aurait osé le voler à personne…

Le 8 Mai 2018, la Commune de Sibiril rendait hommage au Sergent Robert Holt qu’elle pourrait désormais regarder droit dans les yeux puisque son visage venait à nouveau d’émerger de la gamelle de l’histoire. Comme un « Pensé » dont on continuera longtemps à prendre soin…

La Commune de Sibiril…reconnaissante !


Sergent Robert Holt (1912 – 1942)

Cette photo est la propriété des descendants de Constance Holt.

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